Jour 1 – Vallée Bras du Nord

ENFIN C’EST L’HEURE D’UN NOUVEAU DÉFI!
Peut-être est-ce par un excès de motivation ou simplement de la folie que j’ouvre le bal de mon défi 2024 avec le sentier Les Falaises dans la Vallée Bras du Nord qui, d’ailleurs, fait partie des fameux 75s. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le défi 75s est un peu comme un grand bucket-list des plus beaux sentiers à voir au Québec. Voici quelques informations:

Où	Distance	Élévation +	Difficulté
Vallée Bras du Nord	18 km	700m	Difficile

Type	Entretien	Nb points de vue	Technicalité
Boucle(s)	Plusieurs embuches	Plusieurs	Élevée

Arrivé sur place, un frisson me parcourt le corps en voyant l’énorme plateau rocheux. Ce mastodonte me donne le dédain de lui dompter le dos! (Essayez de répéter ça à voix haute pour le fun haha) L’humidité qui se bute à la paroi rocheuse donne l’impression que la montagne est en train de donner naissance aux nuages en cette journée pluvieuse. Mais dans quoi est-ce qu’on vient de s’embarquer!?

« On »? Qui ça « on » me demanderez-vous? Cette année, je serai accompagné d’un ami cher: Félix. Artiste bohème et grand aventurier, lui et moi avons déjà partagé quelques aventures dont une épopée sur le pouce Montréal-Tadoussac le temps d’une jeunesse fougueuse. Bref, cette synergie de type Legolas / Gimli (les fans du Seigneur Des Anneaux comprendront en voyant la photo) promet de belles péripéties dans notre exploration des terres du milieu, la région de Québec, mon lieu de prédilection pour l’édition 2024 de ce défi.

L’essentiel de l’ascension de cette montagne se situant principalement entre les kilomètres 2 et 4, la montée est loin d’être la plus reposante car, ça monte vite et de façon soutenue. Dans le processus, je perds tranquillement la raison en me faisant dans ma tête des remix de chansons de camp de vacances:

Siiii vous voulez!
Monter de la roche!
Allez dans la vallée!
Ils vont vous en donner!
Pis d'la roche, *pis d'la roche*
Pis d'la roche. *pis d'la roche*
Pis d'la roche! *pis d'la roche*
Pis d'la roche...

Je suis interrompu dans mon délire par mes oreilles qui font *pop* à cause du changement d’altitude… Ce doit être un sacré bon signe! Parlant de signe, derrière moi j’entends soudainement un cri animal qui m’est complètement étranger. Je me retourne, paniqué, pour finalement trouver Félix… qui baille!? Il m’explique, que lors de grands efforts physiques, ça lui arrive souvent. Je reprends donc le chemin en rigolant à l’idée d’inventer une échelle universelle:

-Il était comment ce sentier?
-Au moins 3-4 bailles.
-WOW, impressionnant!

Bah quoi… on calcule bien avec des pieds et des pouces!

D’un ziz-zag à l’autre c’est, surprenamment, sans aucun moment de désespoir que nous arrivons en haut du plateau rocheux où une succession de multiples points de vues donnant sur la même vallée nous attendent. Dans ce tronçon, nous traversons la forêt québécoise sous toutes ses formes!

Il y a la forêt de feuillus où il fait bon vagabonder.

Il y a la forêt de bouleaux (ou peupliers?) qui rappelle celles de bambous japonais.

Il y a la forêt pleine de rochers arborant des coupes de fougères très originales et tendance.

Et pour finir il y a la forêt à 45 degrés.

Entre les deux boucles caractérisant ce sentier unique se trouve un joli refuge doté d’un balcon/belvédère. Nous profitons donc du fait qu’il est inhabité pour s’allonger sur le banc de la table et relaxer sous une légère bruine apaisante et rafraîchissante qui passait par là.

Honnêtement, il aurait été parfaitement envisageable de rebrousser chemin à ce moment là… mais le manque d’oxygène en altitude nous suggère un étrange raisonnement: « Ça va si bien, pourquoi pas aller 2 kilomètres plus loin? »
Oh misère…
Cette portion plus marécageuse et moins entretenue nous fait faire mille et une acrobaties. Visiblement, on a oublié un facteur très important dans notre calcul: notre dernière aventure fougueuse date d’au moins une décennie. PAS GRAVE! Après trois petits sauts, deux pirouettes, six enjambées, un grand écart, 10 points et une médaille, le point de vue se dessine enfin devant nous!

Seul hic: on voit seulement le point de vue, mais pas la vue qu’il pointe. Me comprenez vous?
*Soupir* Il y a du brouillard! On ne voit rien.

Toutefois une sage expression résonne dans ma tête:

Tout vient à point à qui sait attendre.

Et comme par magie:

C’est avec satisfaction que nous admirons l’épais nuage valser dans la vallée dans un grand bal organisé par Dame Nature auquel je me sens comme un invité d’honneur et ce, aux meilleures loges. Devant un tel spectacle, je me fais alors la promesse: Cette semaine j’embarquerai dans la danse en exhibant mes plus belles steppettes!

Prochaine destination: Le parc national de la Jacques-Quartier 🙂