75s, Défi 2024, Québec

Jour 3 – Les Loups

Le cadran sonne à 7h, c’est l’heure de se lever! « T’es pas supposé être en vacances toi? » me demanderez-vous. Eh bien oui, mais il annonce de la pluie en après-midi alors pas le temps de niaiser, on enfile nos bottines et on reprend la route du Parc National de la Jacques-Cartier pour y explorer le sentier Les Loups. Très populaire parce qu’il fait partie des 75s, apparemment le point de vue vaut le détour… Voyons-voir si c’est vrai!

DistanceÉlévation +Difficulté
Parc de la Jacques-Cartier11.5km525mDifficile
TypeEntretienNb points de vueTechnicalité
Allez-RetourImpeccableDeuxÉlevée


Dès notre arrivée au stationnement, une maladresse n’attend pas l’autre. J’échappe d’abord mes bâtons à deux reprises puis, dans les premiers mètres du sentier, je m’enfarge sur trois pointes de rochers différents. Visiblement, se lever à 7h était un peu trop tôt pour mes membres endoloris qui refusent de coopérer.

D’ailleurs, je ne suis pas seul! Un peu plus loin je retrouve Felix parterre qui a glissé sur un rocher. En se relevant, il me lance à la blague que c’est une chance que ça ne me soit pas arrivé car, du haut de mes 6′-2″, il aurait fallu crier TIMBERRR!

Nous sommes tous deux maganés, mais on attaque cette journée le coeur léger car celle d’hier nous a appris à faire confiance à l’avenir en mettant un pied devant l’autre.

Comme il est relativement tôt sur le flanc ouest, le soleil perce ses premiers rayons sur notre côté de la montagne qui est encore frais et humide de la rosée matinale. Une douce brise transportant avec elle l’odeur de toutes sortes de plantes descend doucement la montagne escarpée dans un véritable festival olfactif.

C’est aussi au son apaisant du grondement de rapides d’une rivière avoisinante que nous parcourons le premier kilomètre avant de commencer la vraie montée. Cette dernière se fait toute en douceur. On monte beaucoup, mais sans avoir l’impression de le faire car chaque escarpement est suivi d’un petit plateau permettant de retrouver son souffle.

C’est donc assez rapidement qu’on atteint le premier des deux points de vues. Celui-ci nous permet d’admirer la vallée de laquelle nous partions. Sa forme en « U » quasi-parfaite qui s’étale aussi loin que l’horizon le permet me donne des envies d’être un planchiste géant.

De là, il reste encore 3km à faire avant le second point de vue; ça promet effectivement d’être spectaculaire mais, je ne suis pas certain si on arrivera à s’y rendre un jour. Le problème est qu’en montant, j’atteins parfois un état quasi-méditatif où je me mets à rêvasser. En le faisant, il se trouve que j’arrête d’avancer. Une chance que Felix est là pour me rappeler à l’ordre car, je me questionne vraiment sur la façon dont j’ai réussi à venir à bout de tous ces sommets avant qu’il ne m’accompagne.

Plus haut, une forêt de gigantesques vieux pins nous donne le vertige si on regarde vers le haut. Leur troncs dénudés et parfaitement verticaux nous donnent l’impression de naviguer dans une sorte d’étrange code-barre.

Vient ensuite le dernier sprint. Plusieurs indices nous laissent deviner que nous sommes sur la dernière crête près du sommet. Toutefois, le sentier tournoie, monte, descend, nous laisse entrevoir un demi point de vue entre les branches puis poursuit son chemin dans un « tease » qui ne veut plus finir. Ce n’est vraiment qu’au moment où je cesse de l’espérer que, finalement, le belvédère apparaît… Un peu comme le seul et unique morceau de chocolat que j’ai trouvé tout au fond de mon mélange de noix hier.

La vue est SPLENDIDE. Des montagnes se dessinent au-delà de l’horizon dans un spectacle panoramique époustouflant. C’est à ce moment que je comprends la raison pour laquelle le sentier s’appelle Les Loups: En arrivant à son sommet on crie « WAAAOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUH »!

Le bonheur étant à son comble, il faut trouver une sacrée bonne raison pour quitter et regagner l’auto! C’est alors qu’une idée me vient en tête. Sur le chemin pour se rendre se trouvait une petite halte pic-nic au bord de la rivière. Pourquoi-pas s’y tremper les pieds?

L’eau glace les terminaisons nerveuses de mes orteils qui crient inlassablement depuis trois jours pour enfin laisser place au * s i l e n c e *. Pourtant j’entends encore crier, mais d’où vient ce bruit? Je comprends tout de suite ce qui se passe en voyant le gigantesque nuage de brûlots autour de Felix qui sacre en tentant désespérément de rechausser ses bottines.

Bon… restons positifs: on n’aura pas besoin de trouver une source de motivation pour quitter cette fois!

Demain on s’en va à l’Est de Québec! Sauriez-vous deviner où? 🙂