L’Auberge des Balcons où je séjourne prend des allures de zoo ce matin car j’y déambule comme un pingouin; tant à cause de mon ascension de la veille au mont à Liguori que la façon dont j’ai fêté le tout à mon restaurant favori de Baie-Saint-Paul, Bistrot des Artistes.
Il se trouve que le barman y prépare ses propres recettes d’infusions toutes plus délicieuses les unes que les autres pour des cocktails uniques en leur genre. L’âme festive, j’ai entrepris d’en essayer un maximum.
À mon réveil, mon estomac gâche le party en m’imposant un peu de modération. 😵
J’oublie toutefois rapidement mes maux en réalisant que la grisaille des derniers jours a finalement fait place au ciel bleu; ce sera une magnifique journée! Alors pourquoi ne pas revisiter le Mont Grand-Fonds que j’avais fait sous la pluie l’an dernier?
À mon arrivée, je croise l’infatigable Brigitte que j’avais rencontré au Mont-Du-Lac-Des-Cygnes l’année dernière, ainsi que la courageuse Maude, randonneuse solo dans la région également pour relever le défi. Le temps d’échanger quelques salutations, on réalise bien rapidement que la montée sera plus agréable à trois.
À la réception, la dame nous suggère de monter par le flanc sud très à pic et redescendre par le nord qui est plus estompé. Mes jambes endolories me recommandent fortement l’inverse et par chance, mes nouvelles partenaires acquiescent.
Bien que l’ascension du mont Grands-Fonds dans ses pistes de ski ne soit pas des plus palpitantes, l’éclaircie due à la largeur des chemins nous permet de profiter du soleil qui s’est fait timide dans les dernières semaines. De plus, la forêt étant principalement composée de conifères, le sol creux et mou est des plus confortables sous mes pieds.
Une chose n’a pas changé depuis l’année dernière, les énormes mammouth-stiques! Pourtant je suis le seul des trois à avoir un essaim qui le poursuit. Moi qui espérait que ma gueule de bois les éloigne… hélas ça ne fonctionne pas.
Pour me recueillir un moment question de plonger dans mes idées loufoques qui composent habituellement mes histoire, j’annonce à mes partenaires que je prendrai les devants… grave erreur. Tenter de devancer Brigitte revient à tenir tête à une gazelle.
J’abandonne rapidement le projet.
C’est une bonne chose, car elle me rappelle qu’il y a une énigme pour le mystère de Charlevoix (nouveauté cette année) qui nous attend. Trois cerveaux vaudront définitivement mieux que le mien, encore embrouillé par un léger mal de tête.
Au sommet de la montagne, nous croisons le remonte-pente et je me questionne secrètement combien il en aurait coûté de soudoyer la dame pour les activer et monter sans effort… juste une fois.
Nous arrivons finalement au belvédère et je m’émerveille devant la plus belle des vues qui m’ait été donnée de voir à date. L’absence de pluie me permet enfin de voir le paysage ainsi que le fleuve dans toute sa splendeur.
La descente qui s’entreprend assez rapidement met fin à une journée qui a passé plus vite que je l’aurais voulu. Aujourd’hui, trois randonneurs solitaires ont partagé un agréable moment ensemble; un beau témoignage à cette camaraderie bien spéciale que partagent les passionnés de nature.
Merci Brigitte et Maude!