Aujourd’hui on dit aurevoir à Stoneham. Nous partons en direction de Cap-Tourmente y découvrir sa fameuse réserve faunique et y faire trois sentiers en même temps; dont Les Falaises, faisant parti des 75s.
Où | Distance | Élévation + | Difficulté |
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Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente | 15.5km | 715m | Difficile |
Type | Entretien | Points de vue | Technicalité |
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Allez-Retour | Impeccable | Trois | Moyenne |
L’accueil est situé dans de magnifiques champs en bordure du fleuve Saint-Laurent et comprend un centre d’interprétation avec des versions empaillées d’une étonnante variété de créatures du coin.
En arrivant au stationnement, zens et bien reposés, quelque chose nous glace le sang: deux autobus jaunes bondés d’enfants bruyants. Ahlàlà, ils se mettent en marche! Vite vite, chaussons nos bottines avant qu’ils fassent fuir toute la faune!
FIOU! On arrive les premiers à l’accueil.
Ironie du sort: la dame nous y annonce que c’est la saison des ours noirs et que si on en croise il faut faire du bruit… Avoir su! Trop tard, on aura couru après.
Au pied d’une gigantesque paroi de pierre, le sentier débute officiellement et nous sommes rapidement surpris par un phénomène météorologique étrange: Le temps de 30 mètres, on plonge dans un bol d’air stagnant où le mercure chute d’un bon 5 à 10 degrés. C’était comme sauter dans un spa, mais froid… Un glacuzzi!
On parcoure ensuite de jolies passerelles magnifiquement emménagées avant de rencontrer notre deuxième phénomène étrange: le sol est couvert d’étranges petites crottes. Il faut que je m’arrête pour comprendre qu’il s’agit en fait de grosses limaces bien dodues de la taille de mon index (non, je n’exagère pas). Il y en a partout!
C’est au moment où je me questionne sur combien de limaces j’ai dû écraser qu’un étrange caillou roule de lui-même directement sous mon pied. Je lève ce dernier pour trouver un pauvre crapaud aplati… OH NONNN! Je considère un instant l’enterrer mais Felix m’assure qu’il sera rapidement mangé par l’une des nombreuses couleuvres du coin. Je laisse alors le batracien en lui donnant au moins un nom:
ÉCRAPAUD LE TÉMÉRAIRE
Paix à son âme
Cette forêt qui regorge de vie devient rapidement complexe à naviguer. Il faut surveiller les crapauds, les limaces et les couleuvres par terre, tout en analysant l’horizon pour les ours, tout en observant le chemin pour la direction. Si seulement je pouvais être un caméléon: Un oeil à terre, un oeil en avant, et du camouflage pour les ours; « kin toé » problème réglé!
Plus loin, une menace de glissement de terrain nous force à utiliser une toute nouvelle voie de contournement qui aurait plutôt dû s’appeler la voie express tellement elle monte à pic. L’argile dont elle est composée n’est pas encore complètement séchée… pas besoin de vous dire que si Michael Jackson n’avait pas déjà inventé le moonwalk, je l’aurait fait ici et maintenant. *Glisse* Hee-Heee!
Avec une montée aussi directe, on arrive rapidement au point de vue des falaises qui est vraiment de toute beauté. Une forte brise rafraîchissante portant l’air frais du fleuve rend le moment d’autant plus agréable alors qu’on observe tout le chemin parcouru.
Gonflés à bloc, on attaque alors les 4km supplémentaires pour La Cime qui s’avèrera être tout une défi. Le sentier comme tel n’a rien de particulièrement remarquable et, comment dire… Ça monte. Ça monte. Ça monnnnnnte.
SACRAM*-oups-*, Saperlipopette de petit papillon mal plumé que c’est raide! Arrivés complètement épuisés à un panneau (après ce qui nous a semblé une éternité), on réalise en lisant celui-ci qu’il reste encore 1.5km avant le sommet.
Je regarde alors la courbe d’élévation qui nous attend sur mon téléphone avant de le refermer rapidement avec beaucoup de regret. En lisant le désespoir sur mon visage, Felix comprend rapidement ce qui nous attend alors on s’empresse de boire notre gatorade question de s’hydrater au maximum.
C’est avec beaucoup de persévérance qu’on atteint enfin un petit plateau. Par terre, Dame Nature nous félicite avec une pluie de petits pétales festifs aux allures de confettis et nous fait cadeau d’une de ses plus belles créations; un majestueux papillon lune.
Incroyable mais vrai, nous arrivons finalement au sommet avec un itinéraire cumulant 725m de dénivelé positif. Pour une 4ième journée consécutive de randonnée, nous ne sommes pas peu fiers! Le belvédère donnant une vue panoramique sur une fleuve est spectaculaire.
Par contre, même si nous sommes littéralement trois fois plus hauts que le premier point de vue, l’étendue du fleuve Saint-Laurent nous laisse que peu d’indices pour savourer réellement l’altitude à laquelle nous nous trouvons. Si seulement il y avait un point de référence…
C’est alors qu’un « énorme » bateau se pointe le bout de la coque:
Sapristi, qu’on en a fait du chemin!
Demain est la grande finale et je vous ai réservé le meilleur pour la fin!