Ce matin, je cherche et je cherche sans trouver. J’ai souvenir que je voulais faire une montagne d’une couleur particulière, mais ce n’est apparemment pas suffisant pour faire un choix dans la région, car:
Dans les colorées il y a la Montagne Verte et la Montagne Green
Dans les grises il y a Gray Rock, Montagne Grise,
Dans les métalliques il y a la Montagne d’Argent et Mont d’Or,
Dans les clair il y a le Pic White, La Montagne Blanche, Mont Blanc et Tête Blanche
Et pour finir, dans les sombres il y a la Montagne Sombre et la Montagne Noire.
Je fais donc un choix parmi ce large éventail de possibilités dans un processus hautement scientifique d’une grande complexité:
MONTAGNE NOIRE sera! direction Saint-Donat 🙂
De ses 890m d’altitude, elle est la deuxième plus grande montagne des Laurentides. Offrant un réseau de sentiers variés, de l’histoire et plusieurs points de vue en plus, voilà ce qui me semble être une conclusion parfaite à mon aventure de cette semaine.
Dès mon arrivée, je suis enchanté par un joli ruisseau. Comme c’est apaisant et agréable comme départ pour une montagne de cette taille! Au bout d’un moment, je réalise toutefois que le sentier ne monte tout simplement pas. En regardant ma carte, je réalise que je me suis engoufré de près d’1km dans la mauvaise direction.
Vous savez quoi? Je ne suis pas prêssé aujourd’hui et je m’étais déjà promis de prendre tous les détours possibles pour en profiter un maximum! Ok j’avoue que je ne m’attendais juste pas à le faire malgré moi hihi.
Quand je ne suis pas en train de les enterrer en respirant comme un train à vapeur, j’entends toutes sortes d’oiseaux ici. Je peux compter au moins une dizaine d’espèces différentes, dont une que je n’ai jamais entendue auparavant qui fait un son similaire à celui du wawaron. Je les écoute en admirant le premier point de vue donnant sur le Lac Archambault.
Cet à cet instant que je fais la rencontre de Christian et ses deux fils, apparemment un fan de mes chroniques. Sous le soleil de midi, nous échangeons lors d’une montée bordant un petit ruisseau. Il me parle des bières artisanales qu’il est en train de brasser, sans savoir qu’il est également en train de m’infliger une soif d’un intensité jamais ressentie auparavant.
Nos chemins s’écartent car je dois ralentir, je crois perdre la raison. Sous mes pieds, on dirait que le sol bouge. Eh bien il s’avère que je ne suis pas fou! Les caillous qui roulent tout seuls sont en fait de microscopiques crapauds! Plus petits que mon petit doigt, il y en a partout.
Ces petites créatures seront les premières qui m’accompagneront dans cette journée pleine de surprises. Aux abords du lac Lézard, il n’y a aucun vent ni oiseau. Mes oreilles se mettent à siffler… suis-je soudainement sourd? Une libellule qui vient se poser bruyamment à côté de moi me confirme que non.
En me relevant un joli papillon m’encourage en faisant un bout de chemin avec moi. Peut-être est-ce dame nature qui tente de me souhaiter au-revoir; elle qui a si gentiment repoussé touts les orages annoncés cette semaine jusqu’en soirée pour que je puisse profiter de la forêt au maximum.
Un peu plus loin, ma carte annonce un nouveau point de vue… yay! Toutefois, en arrivant devant celui-ci, je calme mes ardeurs car le tout prend un tournure plutôt funeste. Il s’agit du site de l’écrasement d’un avion portant 24 aviateurs en 1943. Le mémorial en leur honneur est frappant et touchant à la fois.
Après avoir lu l’information de quelques plaques commémoratives sur cette tragédie, je ressors avec une reconnaissance encore plus grande de pouvoir vivre les aventures que j’entreprend cette semaine.
Je respire? Je suis chanceux.
Je peux marcher? Je le suis encore plus.
Ça veut aussi dire que cette année, pas de larmes! Nenon! Mon dernier sentier se fera dans le bonheur et la célébration de la vie elle-même. Ça tombe bien, car au sommet du dernier belvédaire, Christian et ses fils m’attendent pour célébrer avec moi ce 5ième sommet.
Alors tous ensemble nous ouvrons la main comme je le fais depuis maintenant 3 ans:
5 doigts, 5 sommets
5 doigts, high-five Guillaume, t’as réussi
5 doigts, au revoir, c’est terminé
Cette année, j’aurai fait:
-5 sommets de suite sans journée de repos
-51Km de marche en montagne
-2350m dénivelé positif
Je ne pourrais pas être plus fier de cet accomplissement et j’aurais bien trinqué, mais Christian n’a pas trainé ses bières… dommage.
Lui et ses fils reprennnent leur chemin alors que je reste seul à observer le paysage une derniere fois. Accompagné d’une abeille qui se repose près de moi, je reconnais une silouhette à l’horizon. Ne serai-ce pas le Mont Kaaikop d’oû je ne voyais rien lundi?
Eh bien! Le hasard fait bien les choses…
J’aurai fini par la voir, cette vue imprenable sur les Laurentides!
Merci,
encore
la vie.
…
Bon, j’les ai mis où mes kleenex.
Ainsi s’achève mon périple 2023. Milles mercis à tous ceux qui m’ont suivi. Vos encouragements, vos « likes » et vos commentaires donnent un sens à mes récits et sans vous pour me lire, je ne serais qu’un bout-en-train solitaire. Si vous avez aimé cette aventure, laissez-moi savoir et il y en aura d’autres!
-Guillaume