Aujourd’hui, c’est la grande finale!
Pas de cadran; on fait la grasse matinée pour se réénergiser au maximum parce que moi, le génie, je me suis dit que ce serait une bonne idée de se garder la montée la plus intense de toutes pour le dernier jour de l’aventure. Grande reine de la région avec ses 800m d’altitude, le Mont Saint-Anne est visible de partout; même Québec!
Où | Distance | Élévation + | Difficulté |
---|---|---|---|
Mont Saint-Anne | 8.5km | 625m | Difficile |
Type | Entretien | Points de vue | Technicalité |
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Varié | Impeccable | ∞ | Faible |
C’est avec le coeur un peu noué que je chausse mes bottines pour une dernière fois cette semaine. Bien que la montée escarpée qui m’attend soit angoissante, je me remémore le titre de ce blog: Est-ce Guillaume a Réussi? Non, c’est Guillaume Essaie.
Alors j’essaie fort.
Monter le Mont Saint-Anne comme 5ième sommet est, somme toute, très similaire à un long road-trip avec deux enfants qui demandent sans cesse « Quand est-ce qu’on arrriiiiiiiiiiiiiiiivvve? »
Sauf que là, les enfants, ce sont mes jambes.
Chaque pas en avant est un long processus de négociation entre moi et mon corps. Si l’unanimité n’est pas votée pour passer au prochain pas, mon pied traîne par terre et je trébuche.
Par chance, sur les larges pistes de ski, littéralement TOUT est un bon endroit pour prendre une pause. Il suffit de s’arrêter et de se retourner pour pouvoir apprécier immédiatement le chemin parcouru.
Un obstacle inattendu nous empêche toutefois de continuer.
Est-ce un ours? Non!
Est-ce une blessure? Non plus! (Surprenamment)
En fait le problème est d’origine technique. Je ne sais pas si c’est la bedaine d’hiver qui fond ou si ce sont mes pantalons qui agrandissent, mais ils ne tiennent plus en place.
À moins que je montre un peu plus de nature que désirée aux passants, il faut trouver une solution! Par chance, dans le fond de mon sac je trouve vieille de courroie en nylon qui fera finalement l’affaire. Fiou! J’ai bien failli me faire prendre les culottes baissées.
BREF! La montée se poursuit dans une belle température. Je ne saurais dire à combien est le mercure, mais je sais une chose: c’est que le ciel est bleu gatorade.
À grands coups de persévérance, nous arrivons finalement au très large sommet vers 16h où tout est d’un calme plat car les installations ferment à 15h. Seuls au monde sans croiser âme qui vive, nous naviguons silencieusement les divers embranchements à la recherche d’un endroit parfait pour mettre à exécution mon plan: célébrer une bière à la main.
Nous trouvons un joli début de piste parfaitement gazonné dans lequel s’étendre.
C’est l’heure! *PSHHHH* Trinquons!
Alors que nous dégustons cette victoire, un silence s’installe et le temps s’arrête.
En regardant les feuilles danser sans bruit, je réalise qu’au quotidien, il y a souvent des moments essoufflant où les chemins se croisent et s’entre-mêlent multipliant les embranchements et les choix à faire.
Maintenant n’est pas ce type de moment.
Il y a de rares fois où:
-Chaque choix que l’on fait…
-Chaque personne avec qui on est…
-Chaque petit élément, interne comme externe…
Tout se met en place et converge vers un seul et même point; comme des ruisseaux formant une grande rivière. Cette rivière est le bonheur qui m’habite alors je me laisse porter. Elle m’emmène au magnifique chant de l’oiseau en haut de l’arbre droite; à l’ami avec qui j’ai eu tant de fou rires à gauche; à la beauté du paysage devant.
Je valse ainsi d’une observation à l’autre dans un état de plénitude quand, enfin, je réalise: tel que je me l’étais promis à la première journée, j’ai finalement appris à danser avec Dame Nature. Tout est parfait.
Devant ce constat, je souris les yeux pleins d’eau et je lève la main; pour la 4ième année consécutive.
5 doigts, 5 Sommets
5 doigts, high-five Guillaume et Felix, vous avez réussi
5 doigts, au-revoir, c’est terminé
Fiers, heureux, reconnaissants et satisfaits, nous redescendons la montagne en regardant nos ombres s’allonger avant d’être englouties par celle de la montagne qui couvre maintenant la ville entière; comme la couverture d’un grand livre d’aventure qui se referme sur la région.
Il ne me reste qu’un souhait et il est pour vous, cher lecteur: que vous puissiez trouver ce livre et y écrire votre propre histoire sans plus attendre.
Ainsi s’achève mon périple 2024. Milles mercis à tous ceux qui m’ont suivi. Vos encouragements, vos « likes » et vos commentaires donnent un sens à mes récits et sans vous pour me lire, je ne serais qu’un bout-en-train solitaire. Si vous avez aimé cette aventure, laissez-moi savoir et il y en aura d’autres!
-Guillaume