Ayant enfin une journée pour m’évader et profiter des couleurs de l’automne qui tire déjà à sa fin, je prends la direction du Parc national du Mont-Orford avec comme pari risqué d’être de retour en famille pour souper.
Aurais-je le temps de compléter les 12 kilomètres du Mont Chauve en 4 heures? Possible! Mais il faudra se dépêcher, c’est certain.
C’est à mon grand désarroi que « se dépêcher » se transforme en euphémisme car google me dirige ver une guérite fermée sur la face nord-ouest de Orford qui me vaudra un détour de 40 minutes.
*À tous les randonneurs, la bonne sortie de l’autoroute 10 est la 115! * Derien
Enfin sorti de l’auto, j’emboîte le pas pour une journée qui sera sous le thème de la transparence, car cette aventure automnale tardive me fera découvrir de multiples avantages à cette magnifique saison à ciel ouvert.
J’oublie instantanément tous mes tracas en enlevant mes lunettes fumées pour m’imprégner du spectaculaire et dépaysant parterre de feuilles rouge feu. Au loin raisonne le son de ruisseaux et du rire de jeunes enfants qui fait écho entre les branches vides.
La présence du soleil perçant à travers la cime des arbres me fait réaliser que je n’ai jamais considéré pouvoir bronzer sous le couvert d’une forêt avant aujourd’hui.
L’absence de buissons me rassure également énormément car je sais, au moins, qu’aucune perdrix ne pourra me surprendre!
(voir de ma dernière chronique à Charlevoix ).
Avec rien pour la stopper, une douce brise me rafraîchit dans mon rythme rapide et, là où on ne verrait normalement que des feuilles, il est possible de voir au bout de chaque escarpement le paysage qui se cache derrière. L’ascension de la montagne ne pourrait pas être plus agréable.
Bref, je croyais préférer l’été, mais je deviens très rapidement un adepte des arbres dénudés! Je me fais la réflexion qu’à ce rythme-là, je serai aussi adepte du nudisme dans quelque minutes. Toutefois, étant pris d’une soudaine envie, je change d’idée devant le constat que je n’ai nulle part où me cacher.
Le sentier est magnifiquement emménagé de grands escaliers de pierres imbriquées de main de maître facilitant l’ascension.
Arrivé au sommet, bien que la vue soit splendide, j’imaginais que le mont chauve serait plus chauve que ça. Faisant 6’2’’ et ayant plusieurs amis faisant de la calvitie, il me semble que je serais bien placé pour savoir à quoi ça ressemble.
Je comprends toutefois rapidement que j’étais simplement un peu perdu car la crête de la montagne offre, en plus d’un grand point de vue central (vraiment chauve cette fois ), une succession de plusieurs points de vue donnant sur tout les angles différents de la région.
Le temps de manger une orange, je redescend la montagne au pas de course me permettant de boucler les 12 kilomètres en moins de trois heures finalement, juste à temps pour profiter d’un bon repas en bonne compagnie, la tête pleine de beaux paysages.