Aujourd’hui sera ma première randonnée de l’année et il faut BEAU!
Je choisis d’inaugurer ma saison 2022 en me dirigeant au MONT-HAM dont j’ai beaucoup entendu parler. Une aventure riche en leçons dont je me rappellerai longtemps.
Je pars de Thetford Mines, une ville dotée d’un paysage éclectique mélangeant éoliennes, mines à ciel ouvert sans fond, montagnes réelles et d’autres artificielles (de gravats). La route vallonneuse est magnifique et me fait rapidement oublier le coin de mon sous-sol que j’ai regardé tout l’hiver en télétravail.
Arrivé au pied de l’imposant Mont-Ham, je m’émerveille devant la mythique montagne de la région. Toutefois, à peine le pied posé hors de mon véhicule je réalise à quel point il fera chaud aujourd’hui. Je m’empresse de faire l’inventaire des liquides: 2 Litres d’eau et ce que j’appelle affectueusement un “gatorade d’urgence”. (Oui c’est plus lourd à porter, mais on ne sait jamais quand nous, ou un autre randonneur, en aura besoin.)
C’est donc confiant que je m’engouffre dans le sentier avec comme objectif de faire la grande boucle de 8km. Celui-ci est très agréable et bien balisé! Le sol d’une vase récemment séchée est un vrai nuage pour commencer doucement la montée.
Lors de cette dernière je croise plusieurs lieux d’activités intéressantes; je me fais la réflexion qu’il sera intéressant de revenir avec mon enfant.
Rapidement je ressent le poids de la présence de celui qui sera mon ennemi juré aujourd’hui: le soleil. Le vent est absent, l’humidité élevée et un léger détail m’a échappé: nous sommes le printemps… il n’y a pas de feuilles dans les arbres! Devant ce terrifiant constat, le soleil qui plombe ses rayons me fait soudainement sentir comme un soldat à découvert.
Le temps de gravir quelques escarpements, la chaleur devient rapidement accablante et mon cœur bat la chamade. Il faudra changer de tactique: priorité hydratation. J’échange donc ma bouteille d’eau pour le gatorade dans mon sac, il me donnera plus d’énergie!
D’ailleurs, la journée m’apprendra que boire trop dans mon livre à moi s’avère être à peine suffisant dans celui de mon corps.
Certains signes ne me rassurent pas également: une couleuvre, qui normalement se prélasse sur une pierre au soleil, se contente de se cacher dans les feuilles.
Malgré tout, j’avance… et je fatigue! Au point de m’attrister devant un rocher qui ne manquait que quelques degrés d’inclinaison pour que je puisse m’y allonger.
Plus l’ascension avance, plus je m’arrête fréquemment mais, malgré mon rythme très lent, je croise 3 jeunes randonneurs qui n’ont plus une goutte d’eau. Avec encore beaucoup de dénivellation devant eux, je leur recommande de rebrousser chemin.
-On ne peux pas, deux amis sont partis devant, me répondent-ils.
Je leur offre alors de poursuivre et les prévenir, ce à quoi ils acquiescent avec soulagement.
C’est donc avec le regain d’énergie d’une mission urgente que je retrouve finalement les deux randonneurs manquants un dizaine de minutes de marche plus loin.
Mission accomplie!
Me retrouvant seul avec le soleil de midi, je désespère. Approchant le sommet, je me découvre un étrange fétichisme pour les rares épinettes qui m’offrent gracieusement leur ombrage. Leur tronc collant et résineux m’empêche toutefois de leur faire un câlin; ça ne marchera pas entre nous.
Par chance, par folie, ou par persévérance, j’atteins le sommet et la vue est de toute beauté. Dénudé d’arbres, celui-ci a une longue crête offrant une vue panoramique sur la région. Une douce brise qui soufflait de l’autre côté de la montagne vient m’apaiser le temps de me délecter de la vue et entreprendre la descente.
Une fois arrivé en bas et en observant ceux qui ont dompté, comme moi, le Mont-Ham aujourd’hui, le nom prend tout son sens: nous avons tous l’air d’un jambon bien cuit!