La journée commence bien!
Je suis accueilli près du parking par un renard sauvage qui, tout comme moi, avait son déjeuner en bouche (une marmotte je crois).
Logeant qu’à 25min de là, je suis dans les premiers arrivés pour attaquer le Mont à Liguori en ce dimanche matin ensoleillé.
Dès le début on longe une magnifique rivière le temps de s’échauffer. Cependant, comme le temps de dire “ça suffit le niaisage”, le sentier s’écarte et monte…
Et monte…
ET MONTE comme j’en ai jamais vu; de plus en plus à pic pendant ce qui me semble être une éternité.
Encore en train de se remettre du sentier d’hier, mon corps n’y crois pas. Mes enjambées ralentissent; mon pouls est celui d’un sprint et ma tête tourne.
Je me maudit d’avoir opté, dans un élan un peu trop festif, pour des nachos et de la bière comme souper la veille.
Au moment où je touche le fond et que je n’arrive plus à avancer, quelque chose de merveilleux se produisit: une dame 10ans plus âgée que moi me dépasse en courant.
Au cas où vous seriez du genre à lire en diagonale, je réitère:
EN COURANT
C’est là, cher amis, que j’ai découvert une fantastique source d’énergie renouvelable en cette journée difficile: L’ORGUEUIL
C’est ainsi que petit à petit, j’ai dompté la portion la plus difficile du sentier qui devient de plus en plus joli.
Malgré la haute altitude, on longe encore de petits ruisseaux à l’eau cristalline dont le son apaise mon âme. Mon corps lui, par contre, crie pour que je m’y allonges et que je les boives jusqu’à la dernière goutte.
D’ailleurs, plusieurs petit ponts magnifiquement emménagés nous aident à traverser les cours d’eau. Me vient alors l’idée d’offrir mes condoléances aux familles de ceux qui ont du porter le bois jusque là car moi, je n’aurais pas survécu.
Un peu plus loin, je croise deux femmes au regard en détresse. Elles m’expliquent en écrivant sur leur téléphone qu’elles sont sourdes et qu’elles se sont égarées. Toujours muni de mon GPS, je leur indique le bon chemin et leur donne rendez-vous au sommet avant de poursuivre.
Rendu en haut, la vue sur le fleuve, l’Île-Aux-Coudres et Charlevoix est à couper le souffle.
Le temps de me déposer, les deux femmes rencontrées plus tôt arrivent et je célèbre avec elles silencieusement.
Profitant de la couverture réseau du sommet, je prends 2 minutes pour apprendre “bonne journée” en langage des signes que j’exécute maladroitement et j’entreprends la descente.
Lors de cette dernière, à chaque endroit où j’ai du m’arrêter durant la montée, je me félicite de ne pas avoir abandonné.
Après tout, à Charlevoix y’en aura pas de faciles et la journée m’a appris que rien n’est impossible.