Mon réveil le lendemain de l’ascension du Mont à Liguori (voir jour 2) aurait pu être commandité par les céréales Rice Krispies car c’est au son de cric crac et croc que mes jambes se déplient pour sortir du lit.
Ayant pour projet de me reposer pour la journée, je regarde la météo pour voir à quel point il pleuvra. Toutefois, SURPRISE!, la journée de vilaine pluie n’est plus aujourd’hui mais plutôt demain.
C’est donc après avoir lancé un regard attristé à mes confortables pantoufles que je chausse mes souliers et prépare mon sac à dos pour gravir le Mont Grand-Fonds.
Le tronçon de route entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie offre un paysage recouvert de jolis vallons gazonnés et fleuris, la vue est féérique. Je me surprends même à ralentir, appréhendant une soudaine traversée de hobbits.
Au moins le ciel n’est pas trop noir pour le moment, si je me dépêche je ne finirai pas trop détrempé.
À peine quelques secondes après être sorti de mon auto , je dois mettre mes bottes dans un nuage d’insectes. Il faudra bien se protéger aujourd’hui!
Une fois mes frais d’entrée acquittés, un moustique qui se dépose sur ma main me rappelle amèrement que je vieillis… j’ai réussi à oublier le foutu chasse-moustique… *soupir* DEMI-TOUR!
Le début de l’ascension se fait dans des pistes de ski et raquette. Le sol mou du sentier encore peu fréquenté (il vient d’ouvrir) est un vrai nuage pour mes pieds endoloris.
Une chance! Car il ne faudra pas traîner, j’ai affaire à des mammouth-stiques de guerre immunisés à mes contre-mesures. Le temps de prendre quelques photos, j’ai déjà donné suffisamment de sang pour mériter une transfusion 
Au moins, mes jambes semblent finalement avoir fait la paix avec mes ambitions farfelues de cette semaine. Tout est super!
Cependant le temps se gâte, il faut me vêtir de ma fantastique cape en plastique orange flash très tendance.
Par contre, je passe à deux doigts de mourir asphyxié en l’enfilant à l’envers, capuchon au visage. Je ris aux larmes seul dans la forêt en imaginant le pauvre coroner qui aurait eu à expliquer cette mort inusitée à ma famille qui, (je l’espère), me croyait intelligent pendant tout ce temps. 
Mais ce n’est pas fini, je dois aussi mettre mes guêtres! Toutefois je constate que j’ai AUSSI oublié de mettre des pantalons longs. En les portant sur mes mollets, je me dit que je servirai de leçon de culture pop à la faune locale grâce à mes allures de Village People. 
Bref, la vue du sommet donne sur l’arrière du mont et me fait rapidement oublier les larges pistes de ski qui nous ont menés jusque là; les nuages ondulés de cette journée pluvieuse complémentent le paysage et c’est d’une rare beauté!
